Réfléchir à la construction

Simple à l'extérieur, complexe à l'intérieur

Cette famille de quatre personnes avait déjà eu quelques déboires avec des architectes dans le passé. Cette fois, elle voulait quelqu’un qui puisse traduire au mieux les souhaits qu’elle avait pour la maison de ses rêves.


« J’ai donc très attentivement écouté la liste des désidératas, afin d’y répondre le mieux possible. Elle s’est révélée plus simple que prévu. Les souhaits portaient surtout sur l’ambiance générale que devait avoir l’habitation – lumineuse, spacieuse, avec une interaction entre les différents espaces », raconte Mark Bernaert à propos de la genèse du projet. L’avantage était que les maîtres d’ouvrage étaient prêts à se retrousser les manches et à travailler eux-mêmes. »

Souhaits et exigences du maître d’ouvrage

Au point de vue confort, ils n’avaient pas de demande précise, sinon celle d’une douche à l’italienne. Le couple souhaitait aussi un espace polyvalent ; monsieur désirait un coin pour exposer ses livres et son épouse insistait pour que la maison soit facile à entretenir. « Pour ce qui est du style, ils étaient attirés par l’architecture flamande des années 1970. Comme ils avaient rassemblé des photos, j’ai pu me faire une idée précise de la direction qu’ils voulaient prendre », explique Bernaert.

Du point de vue des prescriptions urbanistiques, il faut préciser que le couple avait acheté deux parcelles et qu’il pouvait dès lors bâtir sur toute la largeur à condition d’opter pour un toit en pente. Celui-ci allait d’ailleurs recevoir une interprétation particulière.

Projet de l’architecte

Le luxe de la double parcelle a été de pouvoir construire en largeur. « De la rue, on a l’impression de voir une très grosse habitation alors qu’en fait, sa profondeur est minimale. La façade arrière étant orientée sud, elle capte un maximum de lumière naturelle et offre une vue très large sur le jardin. Les fenêtres sont placées de manière à ce que l’on ne puisse pas voir ce dernier depuis la chaussée. Le seul élément transparent est le carport. »

L’architecte décrit cette habitation comme une structure extérieure simple dotée d’un intérieur complexe. Un mot d’explication s’impose. « Au rez-de-chaussée, nous trouvons une cuisine semi-ouverte et une salle à manger qui se prolonge dans une terrasse. Plus loin, il y a un salon adossé sur toute sa longueur à une rangée de bibliothèques. Un escalier de bois mène à un palier qui sert aussi de dressing au couple et à ses deux filles. Il donne en outre accès à trois chambres, à une toilette de nuit et à une pièce polyvalente qui peut servir de chambre d’amis, mais aussi de coin « bricolage » ou « travail ». Grâce à une fenêtre oblique en ressaut, cet espace offre également une vue sur le jardin. Les cloisons de toutes ces pièces peuvent être enlevées très facilement. » S’agissant d’une parcelle située dans la zone inondable De Drie Leien à Gand, il était recommandé, malgré le drainage, de construire non pas à 30 centimètres mais bien à 55 centimètres au-dessus du niveau de la rue. L’habitation est soutenue par un socle en béton. La façade a été jointoyée de la manière la plus lisse possible, si bien que les fenêtres sont les seuls éléments à faire saillie. Le toit débute à droite sur un étage et se termine à gauche sur deux. Il abrite les chambres du premier étage à la manière d’une coque.

Gestion du budget

L’architecte devait travailler avec une enveloppe financière bien délimitée. Pour Mark Bernaert, ce n’est pas un problème, car il a l’habitude de partager les budgets en lots, du gros œuvre à la menuiserie extérieure en passant par la robinetterie. « Cela permet de dire précisément aux commanditaires jusqu’où ils peuvent aller pour chaque lot. Cela facilite aussi le suivi en cours de chantier. Le fait de renoncer à une cave – qui aurait tout de même été sous eau en cas d’inondation – a permis l’économie des travaux d’excavation. »
On avait prévu d’utiliser des socles en béton préfabriqués mais, comme cela coûtait moins cher, on a préféré faire couler le sol sur place par un entrepreneur. À part cela, on n’a pas fait usage de matériaux alternatifs.

Étant donné la portée assez restreinte, il a fallu moins de matériaux que pour une habitation plus profonde. On a économisé sur les conduites de la cuisine et de la salle de bains en superposant ces dernières, tout comme les toilettes de jour et de nuit. Pour la menuiserie, on a choisi du bois plutôt que de l’aluminium. Une grande partie du poste « finitions » a été prise en charge par le couple : ils ont aidé l’entrepreneur du gros œuvre par de petites tâches, installé l’électricité eux-mêmes et participé aux travaux de plafonnage. Ils ont également placé la salle de bains et la cuisine. Peu de choses ont été reportées au niveau des finitions. Seules les armatures d’éclairage doivent encore être fixées.

Gestion de l’énergie

Pour obtenir une valeur K de 41 et un niveau E de 70, on a isolé avec grand soin. Les sols contiennent 10 centimètres de PUR, les murs creux 8 centimètres et le toit est doublé de 24 centimètres de laine de roche. Une chaudière à haut rendement suffit à chauffer la maison. Vu la complexité de la structure, le chauffage par le sol n’était pas envisageable. La chaudière alimente donc des radiateurs classiques, mais de format plat.

Au premier étage, les fenêtres orientées sud ont été placées bas, cela pour un double motif : le soleil estival n’y entre pas et elles donnent sur le jardin plutôt que sur les parcelles voisines.

Les nombreuses ouvertures de la façade arrière laissent entrer une lumière abondante. Le vitrage quatre saisons à fonction anti-solaire permet de maintenir une température agréable. L’habitation est ventilée selon le principe C.  

 

Infos pratiques

Construction neuve
- Budget: 210 000 euros hors TVA, honoraires et finitions
- Système de construction: traditionnel
- Type d’habitation: quatre façades
- Valeur K: 41
- Niveau E: 70
- Superficie du terrain: 1200 m²
- Surface construite: 235 m²
- Surface habitable: 180 m² (carport et atelier/abri non compris)
- Salles de bains: non comprise
- Cuisine: non comprise
- Carport: oui
 



Source
: Bâtir en Belgique à Bon Budget

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