L’ingénieur en stabilité
Qu’il s’agisse d’une construction neuve ou d’une rénovation, il faut toujours faire appel à un ingénieur en stabilité. Dans le cas d’une construction neuve, les plans d’architecture constituent le point de départ de son projet d’étude. Cela peut sembler curieux, mais un ingénieur en stabilité lit ces plans de haut en bas, c’est-à-dire, du toit jusqu’aux fondations. Il suit donc la force de gravité.
S’il s’agit d’une construction neuve
- Dans un premier temps, l’ingénieur s’attarde sur les ouvertures de fenêtres et sur la superposition des murs porteurs aux différents étages. Dans le cas des fenêtres, c’est la largeur qui est déterminante. Au-dessus d’une petite fenêtre, on pose un linteau ; on en trouve dans des mesures standard chez les fabricants de matériaux de construction. Au-dessus de larges ouvertures de fenêtres – à partir de 1,2 mètre – il faut utiliser une poutre. S’il s’agit d’une poutre en béton, l’ingénieur en stabilité en calculera concrètement la hauteur et l’armature. Dans le cas d’une poutre en acier, il calculera le profil exact de celle-ci.
- Outre les ouvertures de fenêtre, l’ingénieur examinera aussi l’emplacement des murs porteurs. Si les murs porteurs ne se superposent pas sur deux étages, il devra chercher comment répartir les charges. En règle générale, on place alors des poutres en acier dans le plancher et sous les murs porteurs, ou on recourt à l’utilisation de prédalles.
- Certains ingénieurs en stabilité travaillent aujourd’hui avec des maquettes en 3D de la maison pour se faire une idée précise de la descente de charges dans la maison. Ces logiciels permettent de calculer directement la descente de charges jusqu’au niveau des fondations.
- Il incombe à l’ingénieur en stabilité d’estimer la portance du sous-sol. Une fois que la maison aura été scrutée de la couverture jusqu’aux fondements, l’ingénieur en stabilité pourra déterminer le type de fondations requises pour porter l’habitation. Non seulement la bâtisse elle-même, mais aussi la qualité du sous-sol jouent ici en rôle déterminant.
- Par ailleurs, l’ingénieur peut aussi examiner des cartes géographiques. Si ces informations s’avèrent insuffisantes, l’ingénieur en stabilité fera procéder à des sondages (complémentaires) des sols.
S’il s’agit d’une rénovation
- Dans le cas d’une rénovation, l’ingénieur vérifiera le sens de portée des planchers, la portance et la stabilité des fondations, les poutres et ce n’est qu’ensuite qu’il pourra faire ses calculs.
- L’ingénieur prescrira aussi d’autres matériaux qui peuvent être mis en œuvre dans la maison existante.
- Le grand défi consiste à construire un nouvel étage sur une maison existante. Les fondations vont effectivement devoir supporter une charge supplémentaire; il faudra donc procéder à une étude approfondie, pour voir si c’est réalisable ou s’il convient d’envisager une autre méthode de construction, comme par exemple, une structure en acier qui reposerait sur des fondations indépendantes.
Ce n’est pas une obligation légale
L’implication d’un ingénieur en stabilité n’est pas une obligation légale, comme l’est par exemple un architecte. Certains architectes effectuent ces calculs eux-mêmes, prévoient les poutres au-dessus des fenêtres et agencent les murs de telle sorte que les murs porteurs se superposent. Ils ne s’adressent à l’ingénieur en stabilité que si les calculs s’avèrent trop complexes. D’autres architectes engagent d’office un ingénieur en stabilité.
Les frais
Dans le cas d’une maison moyenne, il faut compter environ 1500 euro pour un ingénieur en stabilité. Pour ce montant, vous recevez le projet d’étude et les plans élaborés. Pour des missions moins importantes, c’est un tarif horaire qui est pratiqué. Selon les critères de la SLS, le tarif horaire moyen se situe à 88 euro par heure. Le tarif horaire est lié à l’indice de santé.
Pour un véritable travail spécialisé, il est possible qu’il compte un tarif supérieur. Les associations d’ingénieurs proposent à cet effet des barèmes spécifiques.
Il est bon de savoir que l’ingénieur en stabilité peut prendre une assurance professionnelle, mais qu’il n’est pas obligé de le faire. Pour plus de sécurité, demandez-lui une attestation d’assurance. Toutefois, si quelque chose tournait mal dans la construction à cause d’une erreur de calcul de sa part, l’assurance couvrirait les dégâts qui en résultent. Normalement, les dommages indirects sont exclus.