Réfléchir à la construction
Habiter autrement : les alternatives
Il n’est pas toujours facile de trouver un logement adéquat. Certaines alternatives voient le jour, tantôt communautaires, tantôt dans un souci de développement durable. Découvrons deux formes d’habitat émergentes : le cohabitat et les écoquartiers.
Le cohabitat
Le cohabitat, il s’agit d’un logement de groupe où chaque ménage dispose d’espaces privés, et partage des aires communes avec l'ensemble de la communauté (grande cuisine, buanderie, salle multi-usage, jardin, etc.). Outre les économies qu’il permet (partage de certains frais, du loyer), le cohabitat aide à recréer des liens sociaux. Il présente également toute une série d’avantages pratiques (réseau d’entraide, alternance dans la prise en charge des tâches ménagères, car-sharing, garde partagée des enfants, etc.). L’idée, c’est en quelque sorte de recréer un village dans la ville, de rompre avec l’hyper-individualisme, de rendre la vie plus facile, plus conviviale, plus solidaire.
En janvier 2012, une loi a d’ailleurs été votée au Parlement bruxellois, qui octroie des avantages fiscaux aux personnes qui créent du cohabitat. Matthieu Lietaert, docteur en sciences sociales de l'Institut universitaire européen et expert en la matière : « Aujourd'hui, la demande pour ce type d'habitat est claire. Les vieux veulent se faire aider par les plus jeunes, on veut partager sa voiture et on ne demande qu'à voir ses enfants entourés d'autres petits compagnons ».
Les écoquartiers
Un écoquartier est un quartier urbain qui s'inscrit dans une perspective de développement durable : il doit réduire au maximum l'impact sur l'environnement, favoriser le développement économique, la qualité de vie, la mixité et l'intégration sociale. De nombreux exemples d'éco-quartiers fleurissent partout en Europe et on en compte une dizaine en Wallonie. L'éco-quartier va intégrer en amont de sa conception de nombreux critères, notamment :- la récupération de l'eau de pluie pour une ré-utilisation dans le quartier
- le traitement des déchets : collecte des déchets sélective, tri, recyclage, compostage, …
- la stratégie énergétique : atteindre un bilan énergétique neutre, voire positif, c'est à dire que la production et la consommation d'énergie doivent au minimum se compenser. La politique énergétique du quartier durable devra reposer sur des énergies renouvelables, et la mise en place de système spécifiques, comme par exemple une usine de méthanisation.
- l'utilisation de matériaux locaux et écologiques pour la construction : éco-conception, éco-construction, éco-matériaux
- la mise en place de systèmes de déplacements propres : transports en commun, transport doux, réduction des distances
- une politique de mixité et d'intégration sociale, avec toutes catégories de populations se mélangeant dans le quartier
- la participation des citoyens à la vie du quartier, la mise en place d'une gouvernance
- la création d'équipements, de commerces, d'infrastructures accessibles à tous
- la promotion des "courtes distances", le développement de modes de transports alternatifs à la voiture individuelle, la promotion des modes doux et de la mobilité intermodale