Bâtir à bon budget: Un projet créatif pour une parcelle exigeante

Souhaits et exigences du maître d’ouvrage

Ce projet est l’un des rares où Kris Kaye ait reçu en tant qu’architecte une carte blanche absolue. Les souhaits du jeune couple se limitaient à 3 chambres, à un bureau relié à l’espace de vie et à un vaste garage. « Le maître d’ouvrage voulait y ranger ses oldtimers tout en conservant la place nécessaire pour la voiture dont il se sert quotidiennement. » Ce programme réduit ne devait certainement pas être coulé dans une architecture traditionnelle. Il fallait aussi ménager la possibilité de passer à l’énergie verte dans l’avenir. Kris Kaye : « Le toit incliné du volume principal, orienté sud, se prête particulièrement bien au placement de panneaux solaires. Nous y avons donc intégré une gaine par laquelle pourront passer les conduites reliant toiture et chaudière. »

Projet de l’architecte

Cette habitation est une bonne illustration de la plus-value que peut offrir dans certains cas une parcelle petite et difficile. La forme de cette dernière a en effet été déterminante pour le résultat final. Les deux rues attenantes se rejoignent en formant un angle obtus. Les prescriptions urbanistiques imposaient en outre de construire à 5 mètres de la limite du terrain. « Comme nous voulions épargner le plus possible de surface de jardin, nous avons suivi l’alignement propre à la rue. Cela nous a obligés à placer la façade principale en biais par rapport à celle de droite. Cet oblique se répète à l’intérieur. Au départ, il nous est apparu comme une grosse contrainte, mais a posteriori, on s’aperçoit que ce mur oblique apporte au projet une véritable dynamique. Les espaces se succèdent à présent avec fluidité. »

Aucun espace de circulation n’a été « perdu ». Le couloir menant à la chambre, à l’étage, sert par exemple aussi de dressing. L’habitation a été conçue de façon très ouverte. De grandes baies vitrées regardent sur le jardin et la cuisine est devenue une pièce à vivre, un point de rencontre. L’inclinaison des toitures est également présente dans les plafonds, ce qui crée un fort sentiment d’espace. Elles permettent aussi à l’habitation de s’intégrer parmi les maisons à toit en bâtière des alentours. L’un des deux toits obliques est revêtu de roofing et couronne le volume principal en brique, tandis que celui qui couvre le volume d’afrormosia est fait de zinc.

Maîtrise du budget

La stricte gestion du budget est un must pour Kris Kaye. Chacun de ses projets respecte à la lettre le budget proposé par le maître d’ouvrage. Une estimation détaillée permet à l’architecte de se faire une idée précise des frais par postes. Lorsqu’il les dépasse, il sait qu’il doit épargner ailleurs pour équilibrer la situation. La compacité de l’habitation a permis de limiter les coûts d’une manière générale. Dès le choix de matériaux du gros œuvre, le maître d’ouvrage a « veillé au grain ». Il a choisi une combinaison de brique et d’afrormosia. Étonnement, le bardage de bois a coûté moins cher que la brique. Ensuite, on a principalement épargné en optant pour des sols de béton poli au rez-de-chaussée et des panneaux de fibres à l’étage. Ceux-ci serviront plus tard de contre-plancher. Cette approche a permis de ne pas dépasser 6 000 euros pour les sols. Grâce à son métier, l’épouse a également pu obtenir de bons prix pour les appareils sanitaires, la cuisine et la salle de bains.

Question énergétiques

Sur le plan énergétique, l’intégration future d’énergie solaire dans le schéma technique de l’habitation a joué un rôle important dans le projet. Le boiler solaire sera couplé à l’avenir à une chaudière au gaz à haut rendement. Le gaz chauffe déjà la maison via des convecteurs. « Ceux-ci sont meilleur marché que des radiateurs, tant à l’achat qu’à l’usage », résume Kris Kaye. « Dans le séjour, nous avons utilisé placé un convecteur de caniveau et des convecteurs classiques. Celui de la cuisine a été intégré dans le bloc, si bien qu’il ne se remarque guère. »

Même si la réglementation EPB n’était pas encore d’application lors de l’introduction de la demande de permis, l’habitation a été pourvue d’une extraction mécanique de l’air dans les pièces humides.

Les protections solaires étaient superflues dans la mesure où le débord surmontant le fenêtre de la cuisine détourne le gros du soleil estival. Pendant le gros œuvre, la maison a reçu une chaude enveloppe isolante de polyuréthane. Une valeur K de 49 a ainsi pu être obtenue.

Source: Bâtir en Belgique à Bon Budget