Bâtir à Bon Budget: Deux habitations en une

Ce projet de l’architecte Nils Wollaert correspondait en fait à une double mission. Lui-même était le maître d’ouvrage de l’habitation mitoyenne, tandis ses parents étaient celui de la maison voisine, qui termine la rangée et était destinée à la vente.


« Pour l’instant, cette maison nous suffit à mon épouse et à moi. Nous avons prévu deux chambres en plus de la nôtre. L’habitation de mes parents, entre-temps vendue, possède également trois chambres. »

Les prescriptions urbanistiques d’origine, qui datent des années 1960, nous imposaient de faire exactement ce que les voisins avaient fait auparavant. « Le plus ancien a donc déterminé les matériaux et les couleurs des façades et des toits. La position et le gabarit étaient déjà fixés, y compris ceux des deux garages placés à l’arrière. »

Cela n’a pas empêché l’architecte de tenir compte des goûts des maîtres d’ouvrage. « Nous avons préféré une variante plus foncée de la brique rouge. La maçonnerie a d’ailleurs été combinée avec une structure de toit en acier, un choix qui nous permettait de créer à l’intérieur de plus grands espaces. Pour notre habitation, nous voulions un look industriel rehaussé de quelques touches plus chaudes. Nous avons donc combiné béton apparent et parquet. »

Le projet devait aussi comprendre un séjour ouvert et un bureau, car tant le maître d’ouvrage que son épouse effectuent souvent du travail de bureau à domicile.

Projet de l’architecte

Le principal souci de l’architecte était de créer un programme maximal, aussi ouvert que possible. . Nils Wollaert: « J’ai retranché un volume de la façade principale, pour attirer la lumière au plus profond de l’habitation. Le rez-de-chaussée de la façade arrière est entièrement vitré. Dans l’habitation de bout de rangée, le pignon est également vitré. Nous avons voulu des fenêtres sans châssis, pour optimaliser le contact avec le jardin. Aux étages, les chambres sont placées contre cette façade; cela explique la taille un peu plus petite des fenêtres, destinée à limiter les déperditions de chaleur. On remarque aussi les balustrades de bois, qui donnent une apparence plus chaleureuse à la façade.

Une fois entré, on parvient dans un espace réduit, une sorte de petit rectangle délimité par un tapis de caoutchouc. Celui-ci se prolonge dans le revêtement de l’espace à vivre. Dans le séjour, une cage d’escalier ouverte rejoint le faîte du toit, créant un grand sentiment d’ouverture.

L’architecte est un amateur du look industriel. « Nous avons choisi des plaques de sol en béton qui nous ont évité de devoir investir dans de coûteux travaux de plafonnage. Le mur latéral de notre hall est revêtu de verre profilé. Mais nous voulions aussi ajouter une note de chaleur. Au rez-de-chaussée, cela s’est traduit par le choix d’un parquet. À l’étage, du tapis plain réchauffe l’atmosphère. Nous avons l’intention de le remplacer plus tard par un sol en époxy. »

L’habitation offre encore la flexibilité nécessaire. Le bureau du deuxième étage peut être transformé en une ou deux chambres supplémentaires. Dans l’habitation de bout de rangée, un petit bureau peut aussi devenir une chambre.

Gestion du budget

En tant qu’architecte, Nils Wollaert constate que le programme demandé dépasse souvent les possibilités du budget disponible. Dans ce cas, mieux vaut faire des compromis sur les finitions que sur le volume construit. Une solution consiste à travailler avec des matériaux temporaires qui seront remplacés par la suite. « Pour le sol de nos chambres, nous avons choisi du tapis plain, mais dans l’idée d’y placer un jour un revêtement époxy. Le hall de nuit est momentanément pourvu de cassettes métalliques. Elles serviront plus tard à fabriquer une table. À la place, nous poserons un sol en verre que nous avons déjà en tête », continue Wollaert.

Quand on a les connaissances nécessaires, le fait de réaliser une partie des travaux soi-même permet d’épargner pas mal. « Je me suis chargé des fondations, des travaux de couverture, de l’installation électrique, des sanitaires et du chauffage. Et je suis encore en train de travailler à la cuisine. »

En économisant sur les matériaux de finition, le couple a pu investir dans des éléments que l’on ne peut plus modifier par la suite. « Nous avons voulu une façade en brique collée, plus coûteuse. Elle crée la surface de couleur intense que nous désirions. »

Gestion de l’énergie

L’architecte n’a pas dû réfléchir très longtemps au problème du chauffage. Il a opté sans hésiter pour un chauffage par le sol, alimenté par une chaudière haut rendement au gaz naturel. « C’est ainsi que l’on obtient les meilleures performances avec ce type de chaudière. Chez nous, il s’agit d’un modèle qui peut aussi utiliser l’énergie solaire par le biais de panneaux thermiques. » Des panneaux photovoltaïques seront également placés à l’avenir. Un espace a été ménagé en toiture pour permettre une intégration esthétique de ces éléments. Il n’y a qu’en ce qui concerne la ventilation que l’architecte exprime quelques regrets. « Nous avons placé une extraction mécanique dans chaque pièce. C’était avant que les systèmes de ventilation C+ ou D ne soient mis sur le marché. Nous avons fait notre possible en matière de protections solaires. Dans la maison de bout de rangée, les fenêtres de la cuisine et de la salle de bains en ont été pourvues. Chez nous, cela n’a pas été nécessaire, parce qu’un hêtre nous procure de l’ombre. Si cet arbre devait disparaître, nous pourrions toujours placer un dispositif. Les raccordements techniques sont déjà présents », conclut l’architecte.

Points forts

• Il s’agit d’une habitation compacte, mais ouverte. Par le biais de l’escalier, cette ouverture se prolonge jusqu’au faîte

Points faibles

• La ventilation mécanique est un inconvénient
• La domotique aurait facilité la vie des occupants
   

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