Espace vert – au bord de la rivière
Depuis la porte d’entrée, le regard du visiteur traverse la maison et le jardin de Liesbeth pour entrevoir la rivière à l’arrière du terrain. Il ne faut pas longtemps pour comprendre qu’on est en présence d’un jardin exceptionnel, multipliant les coins surprenants et les éléments ingénieux.
Forte de son esprit créatif et de son bon goût sans failles, Liesbeth a créé pas à pas un jardin plein d’attrait. Patiemment, elle a transformé le jardin sans charme des débuts en véritable perle. Le projet se déploie autour d’une ligne forte, un axe central s’étirant de la porte d’entrée jusqu’au cours d’eau à l’arrière de la parcelle. Le long de cet axe, Liesbeth a aménagé un sentier courant sous une pergola moderne aux lignes épurées. Une allée de platanes taillés surplombant des buissons de petits bambous accompagnent le visiteur jusqu’au fond du jardin.
Terrain de jeux pour chats
Sans ce sentier, le jardin aurait probablement une tout autre allure. L’allée invite le promeneur à déambuler dans le jardin et à découvrir ses trésors cachés. D’autre part, il divise l’espace en deux, disposition dont Liesbeth a su tirer profit. À droite du sentier, Liesbeth a créé une terrasse comportant une table à manger et une balancelle. Quatre plates-bandes remplies de plantes robustes et de graminées ornementales avoisinent la terrasse. « En été, les plates-bandes forment un grand parterre abondamment fleuri », indique Liesbeth. « Chaque année, le Monarda en fleurs nous offre un superbe spectacle. Les abeilles et les papillons s’en régalent ! » Au milieu des plates-bandes se dresse un orme hollandais, un spécimen imposant auquel Liesbeth tient beaucoup. « La présence de cet arbre a considérablement compliqué l’aménagement du jardin. Ses énormes racines nous ont obligés à surélever les parties pavées. On aurait pu l’arracher, mais on a très vite abandonné l’idée, parce que nos chats en avaient fait leur terrain de jeux. Et puis, cette différence de niveaux rend le jardin encore plus divertissant. »
Vieux prunier
Le vieux prunier de l’autre côté du chemin existait bien avant que Liesbeth et Erik, son époux, ne viennent habiter ici. « Il entravait clairement la réalisation de nos plans », se rappelle Liesbeth. « Mais nous ne pouvions pas l’abattre pour autant. Alors, nous l’avons déplacé de ce côté-ci du sentier, pour qu’il forme une belle symétrie avec l’orme hollandais. » Les deux moitiés de jardin de part et d’autre du chemin n’ont pourtant pas grand-chose en commun. Alors qu’à droite, les nombreuses variétés de fleurs forment un tableau luxuriant, à gauche règne une atmosphère paisible. La pelouse, les carrés de bambous et les graminées occupent l’avant de la scène, tandis que les Verbena apportent une touche de couleur.
Séparation flexible
Le mur ceinturant la parcelle joue lui aussi un rôle important dans la configuration du jardin. « Nous avons cherché de vieilles briques ressemblant à celles de la maison. Si vous regardez de plus près, vous verrez qu’elles sont encore couvertes de résidus de chaux. » Des persiennes accrochées au mur marquent la séparation entre le jardin et le bord de l’eau. « Elles ont été confectionnées par des décorateurs de théâtre avec du bois de récupération provenant d’un ancien ponton. C’est joli et, en plus, j’étais assurée qu’on ne devrait pas abattre d’arbres pour fabriquer mes volets. C’était très important à mes yeux », insiste Liesbeth. « Habiter le long de l’eau présente beaucoup d’avantages. Quand il fait beau, c’est un vrai bonheur. Mais si nous n’avons pas envie d’être dérangés par les bateaux qui passent ou les promeneurs de l’autre côté de la rivière, il nous suffit de fermer les volets pour retrouver notre intimité. »
Troncs tortueux
Liesbeth a également sélectionné avec soin le bois du ponton construit derrière le mur. Elle a choisi de l’épicéa, une solution à la fois esthétique et écologique. Les hauts conifères sur pied imposent leur silhouette dans cette partie du jardin. « Ils étaient déjà là lorsque nous nous sommes installés ici. Ils formaient une masse imposante. J’ai fait le pari de les dénuder sur toute la partie inférieure de leur tronc. Le résultat est superbe : les troncs tortueux sont particulièrement esthétiques. Heureusement, les arbres ont survécu à l’opération. Ils abritent toujours une famille de pigeons : chaque année, ils reviennent pour pondre et élever leurs petits. » Le fait que les conifères se trouvaient à l’emplacement même du ponton n’a pas posé de problèmes. Les planches ont été sciées de manière à épouser la forme des troncs, une solution élégante et astucieuse !
Coin secret
Passés les conifères, Liesbeth nous dévoile son ‘coin secret’, deux chaises longues disposées au milieu de la verdure, à quelques mètres à peine de l’eau. « Il n’y a pas de meilleur endroit pour se détendre en toute tranquillité », nous confie-t-elle. « Le soleil y brille jusqu’au soir. Quel plaisir de pouvoir savourer un verre de vin en regardant le coucher du soleil ! » Le jardin compte de nombreux coins de détente comme celui-ci. Liesbeth et Eric ont ainsi créé un coin lounge à l’autre extrémité du ponton, où ils jouissent d’une large vue sur le cours d’eau. Trois figuiers en pots marquent la limite entre le ponton et la rivière. « Ils servent en quelque sorte de filtre : on peut voir à travers, tout en restant à l’abri des regards. Les pots sont montés sur roues, c’est vraiment pratique ! » Liesbeth a également prévu différents lieux de détente dans le jardin proprement dit, de l’autre côté du mur. La large table à manger de la terrasse peut par exemple accueillir de nombreux invités. Deux chaises longues ont été installées à l’ombre du prunier et à proximité de la maison se trouve un autre coin lounge, couvert celui-là. Et lorsqu’on lui demande si elle utilise vraiment ces nombreux recoins, Liesbeth répond : « Oui, bien sûr. Chaque endroit a son intérêt : l’un est à l’ombre, l’autre au soleil, l’un est proche de la maison, l’autre est prêt de l’eau… C’est vraiment du luxe ! »
Texte : Fanny Storms. Photos : Hanneke Reijbroek.