Vivre à bord d'une péniche

La liberté, argument numéro 1

Le grand avantage d’une péniche, c’est de pouvoir larguer les amarres n’importe quand. Ce sentiment de liberté est souvent l’argument clé de celles et ceux qui ont fait ce choix de vie. « En faisant ne serait que 5 kilomètres, vous pouvez quitter les berges d’un centre ville et poser votre maison flottante ailleurs, dans un écrin de verdure », insiste Frank, qui vit sur une péniche depuis 7 ans. Vivre sur une péniche, c’est vivre au rythme des saisons et de la nature, avoir le plaisir de naviguer (il faut que vous passiez votre permis), faire le choix de la détente de l’originalité et du calme absolu.

Une péniche, combien ça coûte ?

On peut acheter une péniche, même à l’état d’épave, et la rénover. Tout dépend des travaux qu’on y fait et du niveau de confort qu’on veut y apporter, mais il est clair que ce n’est pas un mode d’habitat bon marché. 

Pour le stationnement d’une péniche de 30 mètres le long d’un quai, il faut payer 156 euros par an. Un prix démocratique comparé à celui d’autres canaux européens: "Il y a des pays où ça devient la folie. Si vous allez à Paris, le stationnement peut vous coûter jusqu’à 2500 euros par mois, ensuite il faut encore avoir un bateau".

Les bateaux doivent en principe rester en état de naviguer. Cela implique un contrôle de la coque en cale sèche tous les 5 ans, qui coûte 2500 euros.

En Wallonie et à Bruxelles, naviguer est gratuit. En Flandre, il y a une vignette, selon le même principe que les autoroutes françaises.

La vie à bord d’une péniche

Sur une péniche, on peut tout à fait bénéficier des mêmes conditions de confort que dans une maison moderne : une superficie habitable de 130 à 180 m² voire plus, une cuisine équipée, des chambres, une salle de bain, le chauffage central et le double vitrage, ...

Le plus difficile à gérer : la gestion de l’énergie, tout étant produit à bord. Avoir de l’eau chaude et de l’électricité sur une péniche est loin d’être une évidence. L’eau est stockée dans des cuves, il faut donc une pompe spéciale pour m’amener ; laquelle fonctionne à l’électricité, stockée dans des batteries, produite par des groupes électrogènes. Le chauffage est assuré par un stock de fuel ou au gaz, auquel le bois peut servir d’appoint. Vous l’aurez compris, tout est une affaire de gestion des stocks !

Sur une péniche, pas de jardin, mais il n’est pas rare de voir les bateliers aménager de petits coins verts, tout comme on aménagerait une terrasse en ville. Et souvent, ils ont leurs vélos ou moto à bord, pour leurs escapades sur la terre ferme.

Les contraintes de la vie sur une péniche

Premier obstacle : pour acheter une péniche, on ne peut pas contracter un prêt hypothécaire car c’est considéré comme un bien mobilier et non immobilier. Bref, il faut une certaine épargne. Après, il reste toujours possible d’emprunter pour réaliser les travaux…

 Autre aspect pratique : On ne peut pas se faire domicilier sur un bateau. Il faut avoir une adresse de référence ou se faire domicilier ailleurs.

Enfin, ne fait-il pas trop humide sur un bateau ? Est-ce qu’on a bien chaud ? Dès le départ, il faut accorder grand soin à l’isolation de la péniche, l’ennemi numéro 1 étant l’humidité. Une fois bien isolée, la péniche est un lieu de vie facile à chauffer.

Contrairement à un bâtiment au sol, la péniche a la particularité d’être une structure qui bouge, se déforme, par exemple, lorsque l’on passe les écluses. Ne vous étonnez donc pas d’entendre votre vaisselle trembler…