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Coup d’œil : rénovation d’un patrimoine architectural

Au premier abord, la construction paraît élémentaire. Elle se présente sous la forme de carrés égaux se répétant continuellement, enveloppés dans une charpente en acier. Cette apparence simpliste cache pourtant une authentique complexité, et Arjaan De Feyter peut témoigner. Avec l’aide de sa femme Liesbet, Arjaan a rénové cette habitation de 1969 de ses propres mains pour y aménager un bureau et un logement.


Concept innovant

La maison d’Arjaan et Liesbet est relativement connue à Halle-Zoersel, où elle a été bâtie en 1969. Il y a quarante ans de cela, l’architecte Herman Andriessen avait imaginé un concept architectural innovant reposant sur une construction à ossature métallique et l’utilisation de matériaux industriels. Deux blocs de neuf carrés mesurant 3,60 m sur 3,60 m composent le bâtiment. Le premier étage regroupe toutes les fonctions de séjour, tandis que le rez-de-chaussée comportait un hall d’entrée, un escalier, une remise et une galerie ouverte faisant office de carport.


Erreurs de conception

Le concept était assez innovant pour son temps, presque avant-gardiste. Peut-être était-il même un peu trop ambitieux, à l’époque, car sa mise en œuvre a relevé bon nombre d’erreurs de conception. « La structure en acier passait de l’intérieur vers l’extérieur sans interruption », raconte l’architecte Arjaan Defeyter
« En achetant la maison, nous avons constaté de nombreux ponts thermiques de ce côté-là. Il y avait aussi de gros problèmes de condensation et d’humidité qui menaçaient la stabilité du bâtiment. L’isolation était totalement inefficace, et pour ne rien arranger, le rez-de-chaussée avait été refermé après la mort de l’architecte. Les grandes baies avaient été colmatées dans un style fermette qui ne correspondait plus du tout à l’idée originale d’Andriessen. Tout ces facteurs pris ensemble, on peut dire que la maison se trouvait dans un état lamentable au moment où nous l’avons achetée. »


Normes contemporaines

« En voyant l’état de notre maison avant les travaux, beaucoup auraient décidé de la raser sur-le-champ. C’était aussi la solution la plus logique », constate Arjaan. « Mais, pour moi, il en était hors de question. Mon métier ayant trait à l’architecture, je trouvais que le défi valait la peine d’être relevé. Le concept de base de cette maison est tout à fait intéressant. J’avais réalisé une maquette, au cours de mes études, dont le style ressemblait beaucoup à celui de la maison. J’ai toujours gardé l’espoir de pouvoir un jour matérialiser cette maquette. Et puis, je considère que la maison appartient au patrimoine de la région. Je ne voulais pas que ce patrimoine disparaisse. Il fallait donc trouver des solutions pour rectifier les erreurs de conception et rendre les lieux vivables. La maison devait répondre aux normes actuelles de confort et d’isolation. »


Déshabillée

Enthousiastes et déterminés, Arjaan et Liesbet se sont attaqués à la fameuse rénovation. Mais peut-être faudrait-il parler de reconstruction tant les travaux ont été importants. « La maison a été complètement ouverte et déshabillée », confirme Arjaan. « Il ne restait plus que la structure de base en acier, que nous avons également dû sérieusement restaurer. Il a fallu injecter une espèce de polymère à l’intérieur de la structure métallique pour solutionner le problème des ponts thermiques », explique-t-il. « Faire passer de l’acier de l’extérieur vers l’intérieur d’une maison sans isoler une des deux parties n’est vraiment pas une bonne idée. Dans ce cas-ci, nous avons préféré tirer la structure en acier vers l’extérieur et isoler uniquement le côté intérieur. On a aussi dû changer l’ancienne installation de chauffage parce qu’elle était trop vétuste; on l’a donc remplacé par un chauffage par le sol. D’autre part, Andriessen avait installé des panneaux en polyester, un principe emprunté au secteur industriel mais qui n’offrait aucune isolation. Nous avons remplacé tous ces panneaux avec du Reglit, un vitrage translucide pourvu d’une couche intermédiaire ultra-isolante sur lequel la condensation reste invisible. »


Verre invisible

Par ailleurs, la maison restaurée d’Arjaan et Liesbet se distingue du concept original par les grandes quantités de verre incorporées au rez-de-chaussée. « Je voulais retrouver l’idée d’ouverture du projet dessiné par Andriessen, par opposition au murs maçonnés des transformations ultérieures. Mais en même temps, c’était l’occasion où jamais d’optimiser cette surface en y installant des bureaux », précise Arjaan. « Le fait d’installer du verre à haut rendement sur pratiquement tout le rez-de-chaussée constituait un bon compromis entre les deux. En peaufinant les détails de finition et en faisant dépasser le verre au-delà du cadre, le vitrage est devenu pratiquement invisible. Cela donne une incroyable sensation d’ouverture. »


Privé versus professionnel

La nouvelle maison abrite désormais aussi un nouvel intérieur. Assez logiquement, d’ailleurs, car s’il travaille actuellement sur des projets architecturaux globaux, Arjaan est surtout architecte d’intérieur de formation. « Nous voulions créer deux atmosphères différentes », nous raconte-t-il. « Les deux étages devaient rester ouverts, bien sûr, mais nous voulions que la partie séjour soit plus accueillante, plus chaleureuse, tandis que l’ambiance de la partie bureaux serait plus professionnelle. Pour obtenir ce résultat, nous avons opté pour une combinaison de tons blancs et gris clair au rez-de-chaussée. Le sol coulé en polyuréthane et les armoires en mdf laqué créés sur mesure ont été choisis dans ces couleurs. L’intérieur se caractérise aussi par ses lignes droites à répétition. Elles fonctionnent comme un rappel de la structure du bâtiment, composé d’une série de surfaces égales. La place des luminaires, la direction de la lumière, la largeur et l’emplacement des armoires faisant office de murs de séparation, tout a été étudié dans les moindres détails. Ces détails peuvent faire toute la différence. »


Grandir patiemment

Le premier étage baigne effectivement dans une ambiance tout autre. Ici aussi, l’espace est totalement ouvert, à l’exception des chambres à coucher et de la salle de bains, que des portes coulissantes peuvent isoler si nécessaire. Les rails de ces portes coulissantes ont été placés plus haut que la normale, de sorte que l’ouverture dans le plafond puisse être réduite au minimum. L’aspect chaleureux voulu par les habitants est renforcé par le plancher en chêne foncé, la cuisine en chêne des marais, le foyer au gaz encastré et les quelques meubles et éléments de décoration soigneusement sélectionnés. « Chaque pièce doit avoir un histoire », affirme Arjaan. « Je préfère patienter un peu jusqu’à trouver le meuble idéal plutôt que de truffer notre maison de bric et de broc. J’estime qu’une maison doit pouvoir se développer à son rythme. »



Source: Bert De Pau (texte)/Dorien Ceulemans (photos)
 

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