Rentabilité du solaire : le temps est au beau fixe
La disparition de certaines primes régionales altère peu la rentabilité des panneaux solaires. Le point avec Xavier Bonjean, contact-clientèle chez Enersol. On considère qu'en Belgique une bonne estimation de la production annuelle d'un panneau solaire est de 100 kWh par m2 et par an. Un ménage moyen consomme entre 3.000 et 6.000 kWh par an. Même s'ils sont de plus en plus à la mode chez nous ces dernières années, et qu'ils sont entrés dans les habitudes allemandes depuis plus de 20 ans, il convient de rappeler en guise de préambule qu'il existe deux grandes familles de panneaux solaires : les « thermiques » et les « photovoltaïques ».
Les panneaux thermiques
Les panneaux thermiques servent le plus souvent à la production d'eau chaude sanitaire, mais parfois aussi à chauffer l'eau de la cuisine. Expliqué simplement : un liquide caloporteur récupère et amène la chaleur émise par les panneaux vers un boiler. Pour vous donner une idée de prix, Enersol place en une journée un boiler de 300 litres et 5 m2 de panneaux pour 6.000 euros. Primes régionales (elles n'ont pas été supprimées pour les panneaux thermiques), provinciales (650 euros pour Liège, 500 euros pour Namur) et parfois communales déduites, augmentées de la déduction fiscale, cette installation coûte environ 1.000 euros, tout près du prix des autres sources de production d'eau chaude. C'était l'objectif des autorités politiques au moment de soutenir l'installation de panneaux producteurs d'énergie verte.
L'énergie solaire photovoltaïque est une énergie électrique produite à partir du rayonnement solaire, qui fait partie des énergies renouvelables. La cellule photovoltaïque est un composant électronique qui est la base des installations produisant cette énergie. Elle fonctionne sur le principe de l'effet photoélectrique. Plusieurs cellules sont reliées entre elles sur un module solaire photovoltaïque, plusieurs modules sont regroupés pour former une installation solaire. Cette installation produit de l'électricité qui peut être consommée sur place ou alimenter à son tour un réseau de distribution.
Alternatif de 220 volts
« Il s'agit en fait de cellules de silicium, résume Xavier Bonjean, responsable des contacts avec la clientèle pour la société Enersol. Exposées à la lumière, elles produisent naturellement du courant qui est transformé par un onduleur en courant alternatif de 220 volts, utilisable direc-tement ou redirigé vers le compteur, qui tourne alors à l'envers. »
Pour vous aider à l'heure de votre choix, sachez qu'il existe plusieurs techniques de modules solaires photovoltaïques, et que tout dépend vraiment de l'exposition de votre toiture. Retenez bien que le silicium amorphe est normalement moins cher et résistant aux zones d'ombre.
Les modules solaires monocristallins (en forme de carrés sans coins) : ils possèdent un meilleur rendement au m2, et sont essentiellement utilisés lorsque les espaces sont restreints. Le coût, plus élevé que celui d'une autre installation de même puissance, contrarie leur développement.
Les modules solaires polycristallins
Les modules solaires polycristallins (en forme de cristaux à orientation différente) : actuellement c'est le meilleur rapport qualité/prix et les plus utilisés. Ils ont un bon rendement et une bonne durée de vie (plus de 35 ans). Bon point vert : ils peuvent être fabriqués à partir de déchets de l'électronique.
Les modules solaires amorphes (surface uniforme et sombre) : ces modules ont un bon avenir car ils peuvent être souples et ont une meilleure production par faible lumière. Le silicium amorphe possède un rendement divisé par deux par rapport à celui du cristallin, ce qui nécessite plus de surface pour la même puissance installée. Toutefois, le prix au m2 installé est plus faible que pour des panneaux solaires composés de cellules.
A titre de comparaison, les rendements vont de 9 % pour l'amorphe à 15 % pour le monocristallin. Généralement, les panneaux sont garantis 25 ans à 80 % de leur rendement. L'onduleur, qui permet de transformer le courant pour une utilisation domestique, vous lâchera par contre après 10 ans maximum en général, sachez-le aussi.
La déduction fiscale
La baisse (plus de 30 %) du prix de vente des panneaux solaires et la déduction fiscale de 40 % de la facture d'installation accélèrent leur capacité de rentabilité, avec une moyenne de six ans selon notre spécialiste. Exemple : pour une facture de 9.000 euros, la déduction fiscale (case « panneau solaire » sur la déclaration) s'élève à 3.600 euros, avec un maximum de 36.000 euros sur 4 ans (et de maximum 9.000 euros par an). « Mais l'intérêt financier est encore plus clair et évident lorsqu'on fait intervenir les certificats verts », assure Xavier Bonjean, qui estime à 15-17 % le retour financier sur l'installation de panneaux solaires.
Pour faire simple : un compteur enregistre l'énergie produite par vos panneaux solaires, énergie classée « verte » par la Région wallonne, qui vous récompense tous les 1.000 kilowatts/heure en vous octroyant 7 certificats verts. D'une valeur minimale de 65 euros à l'unité – ils grimpent régulièrement à 85, voire 90 euros en raison du jeu de l'offre et de la demande –, ces certificats vous sont rachetés par les producteurs d'électricité, heureux d'atteindre plus facilement leurs quotas d'énergie verte. « J'ajoute que d'Ouest en Est en Belgique, la perte de rentabilité des panneaux est de maximum 15 % par rapport au plein Sud, conclut le spécialiste d'Enersol. Il ne faut pas de permis d'urbanisme pour en poser sur les toitures, en superposition comme en encastrement. »
Au cas où des panneaux solaires ne peuvent être posés sur un toit, il existe une alternative : le suiveur solaire, à placer dans votre jardin. Ce châssis mobile, qui bénéficie lui aussi de l'octroi de certificats verts, doit préalablement faire l'objet d'un permis d'urbanisme. Le suiveur solaire revient à environ 17.000 euros pour 20 m2 de surface.
Source: Le Soir
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