Chauffage
Plus de 70% des installations de chauffage en Belgique seront bientôt obsolètes
Le président des Installateurs en chauffage central tire la sonnette d’alarme. Un parc important d’installations sera bientôt à changer ou à rénover.
Nos jours sans chauffage sont comptés. Bientôt il sera temps de descendre à la cave pour faire redémarrer sa chaudière pour l’hiver. Un geste anodin pour les uns, plus compliqué pour les autres. Un geste qui aboutit, très souvent, à une décision que l’on aimerait repousser à l’infini : le remplacement de son appareil de chauffe.
Dirk Peytier est le président de l’ICS, l’Union belge des installateurs en chauffage central. Des chaudières qui fument, qui crachent, qui toussent, il en a vu à la pelle. Et on tarde de plus en plus à appeler le médecin. Selon son propre aveu, la situation ne s’améliore guère en Belgique, que du contraire. « Avec le resserrement des exigences en matière de rendement auxquelles nous serons toujours plus confrontés, il y aura de plus en plus d’installations qui devront être déclassées, dit-il. Les chaudières, mais aussi l’ensemble de l’installation. »
Le constat de l’ICS est sans appel : plus de 70 % des appareils aujourd’hui en service en Belgique sont obsolètes, ou en passe de l’être. « Le problème, c’est que le particulier ne se rend pas compte de la vétusté de son installation, affirme Dirk Peytier. Et les informations qu’il reçoit ne sont pas toujours les plus judicieuses. De plus, il repousse toujours davantage le moment de changer ou de rénover son installation. Certains connaissent le problème déjà bien avant l’été et attendent l’arrivée de l’hiver pour passer aux actes… »
Chaque jour, Dirk Peytier constate le manque de rendement de certaines installations. « Certaines chaudières consomment tellement que cela équivaut à aller faire ses courses tous les jours en camion plutôt qu’en voiture… »
Repousser toujours plus le moment de mettre la main au portefeuille est un réflexe malheureusement accentué par la suppression, voici deux ans, des primes liées au chauffage. « La conséquence a été un effondrement du marché. Celui-ci se trouve aujourd’hui dans un état de torpeur comme on n’en a plus connu depuis très longtemps… »
Bruxelles est la seule Région qui alloue encore des primes. « Mais les sommes consenties sont dérisoires par rapport au passé, tempère notre interlocuteur. Et il ne s’agit pas de primes structurelles puisqu’elles sont allouées jusqu’au jour où l’enveloppe sera vide. Je ne comprends pas la position de nos politiques. Il s’agit tout de même de limiter les rejets de CO2 dans notre atmosphère… »
Source : Le Soir Immo, 3 octobre 2014
Un conseil : l'entretien régulier du chauffage par un professionnel
Les conseils sont connus. Il faut veiller à effectuer un entretien régulier de son installation et surtout le faire exécuter par des professionnels qui ont suivi des formations adéquates. « La liste de ceux-ci est consultable via internet sur les sites de l’IBGE (pour Bruxelles), de l’Awac (Wallonie) et de la LNE (Flandre), insiste Dirk Peytier. Depuis 2011, toutes les chaudières installées sur le territoire bruxellois doivent être réceptionnées par un chauffagiste qui a suivi une formation ad hoc. Beaucoup de techniciens se disent agréés mais ne le sont pas vraiment… »Des chaudières à condensation, des chaudières hybrides et des pompes à chaleur
Le resserrement des exigences est en cours. L’année 2015 risque d’être, on le sait, cruciale. Mais on parle déjà de 2018 pour leur entrée dans la deuxième phase. « La conséquence est qu’on n’installera plus que des chaudières à condensation, des chaudières hybrides ou des pompes à chaleur, prédit le président de l’ICS. Il y aura deux techniques : la pompe à chaleur couplée à une chaudière à condensation ou une chaudière avec en son sein une petite cogénération, laquelle produira un peu d’électricité en même temps que le chauffage. Le système devra être le plus efficace possible. »Le constat de l’ICS est sans appel : plus de 70 % des appareils aujourd’hui en service en Belgique sont obsolètes, ou en passe de l’être. « Le problème, c’est que le particulier ne se rend pas compte de la vétusté de son installation, affirme Dirk Peytier. Et les informations qu’il reçoit ne sont pas toujours les plus judicieuses. De plus, il repousse toujours davantage le moment de changer ou de rénover son installation. Certains connaissent le problème déjà bien avant l’été et attendent l’arrivée de l’hiver pour passer aux actes… »
Chaque jour, Dirk Peytier constate le manque de rendement de certaines installations. « Certaines chaudières consomment tellement que cela équivaut à aller faire ses courses tous les jours en camion plutôt qu’en voiture… »
Repousser toujours plus le moment de mettre la main au portefeuille est un réflexe malheureusement accentué par la suppression, voici deux ans, des primes liées au chauffage. « La conséquence a été un effondrement du marché. Celui-ci se trouve aujourd’hui dans un état de torpeur comme on n’en a plus connu depuis très longtemps… »
Bruxelles est la seule Région qui alloue encore des primes. « Mais les sommes consenties sont dérisoires par rapport au passé, tempère notre interlocuteur. Et il ne s’agit pas de primes structurelles puisqu’elles sont allouées jusqu’au jour où l’enveloppe sera vide. Je ne comprends pas la position de nos politiques. Il s’agit tout de même de limiter les rejets de CO2 dans notre atmosphère… »
Source : Le Soir Immo, 3 octobre 2014