Le soleil brille pour le photovoltaïque
Les technologies solaires actuelles donnent entière satisfaction aux utilisateurs. Les prix du photovoltaïque ont diminué de près de 50% en cinq ans. Pendant ce temps, les rendements ont quasiment doublé.
Depuis les expérimentations (parfois farfelues) des années 70 et 80, les capteurs solaires, qu'ils soient thermiques (production de chaleur) ou photovoltaïques (production d'électricité) ont aujourd'hui atteint une certaine maturité technologique.
Selon une récente enquête de Test-Achats menée auprès de 3.400 propriétaires de panneaux solaires photovoltaïques ou thermiques, la grande majorité d'entre eux est très contente de son achat. Ils sont 90 % à attribuer aux panneaux photovoltaïques un score de satisfaction d'au moins 8 sur 10 et 70 % à plébisciter les capteurs thermiques.
La moitié des propriétaires de panneaux photovoltaïques trouvent que le rendement se situe dans les perspectives envisagées. Pour 45 %, il les dépasse même. Les pourcentages pour les panneaux thermiques sont respectivement de 60 et 15 %.
Rendements photovoltaïques : à la hausse, toute !
Si le solaire thermique – essentiellement destiné à la production d'eau chaude sanitaire – n'a pas connu de révolution technique majeure ces dernières années, il en va tout autrement du solaire photovoltaïque.
L'électricité coûte de plus en plus cher et si elle ne génère pas de CO2 (gaz carbonique responsable de l'effet de serre) sur le lieu d'utilisation, il en va tout autrement sur les sites de production. Sans parler des dangers inhérents aux centrales nucléaires (risques d'accidents, traitement problématique des déchets radioactifs, etc.). Le photovoltaïque est la solution la plus communément avancée pour pallier les méthodes de production actuelles.
Le faible taux de conversion (du rayonnement solaire en électricité) a longtemps laissé les pouvoirs publics sceptiques quant à l'efficacité du solaire photovoltaïque, c'était sans compter sur les progrès technologiques de ces dernières années. Si le rendement des modules photovoltaïques oscille aujourd'hui entre 15 et 20 % en moyenne, les récentes avancées technologies devraient permettre de doubler rapidement le rendement des capteurs photovoltaïques. C'est d'ailleurs déjà le cas. Ainsi, le record du monde de conversion de l'énergie solaire en courant électrique continu (40,8 % de rendement) a été battu en août 2008 par le laboratoire national sur les énergies renouvelables de Golden au Colorado (le précédent était… de 40,7 %). En Europe, un programme de recherche sur les photopiles, appelé Full Spectrum, a atteint des rendements d'environ 35 %.
Des primes
Dans ce contexte, l'annonce de la suppression des primes au solaire photovoltaïque en Wallonie avait fait l'effet d'une bombe l'année dernière. C'était d'autant plus étonnant que, sous l'ancienne législature, le ministre André Antoine, alors en charge de l'Energie, avait soutenu le secteur à bout de bras, en augmentant les primes existantes. On avait alors assisté à un véritable boom du photovoltaïque, les entreprises soi-disant spécialisées poussant comme des champignons.
Jean-Marc Nollet, son successeur Ecolo, ne voyait visiblement pas les choses de la même façon et on pouvait donc craindre pour le secteur. Et pourtant. Après trois à quatre mois de flottement au cours desquels les entreprises ont dû faire face à un gel des commandes, le secteur est reparti de l'avant. Et de quelle façon ! Avec une croissance mondiale de l'ordre de 40 % par an, le photovoltaïque fait mieux que la plupart des autres filières d'énergie « verte ». Si, jusqu'il y a peu, le développement de cette filière était freiné par son coût, celui-ci a été divisé par deux en cinq ans à peine ! Avec des prix concurrentiels et des rendements à la hausse, rien d'étonnant si Eurostaf (bureau d'études spécialisé dans les études de marchés) prévoit un marché mondial du photovoltaïque mondial de 31 milliards d'euros en 2015 contre 7 en 2005.
Source: Le Soir