Vendeur cherche (bon) agent immobilier
Plus de 8.900 agents immobiliers en Belgique. Comment choisir celui qui saura s'occuper au mieux de son bien ? L'expérience, la déontologie et la justesse des estimations sont des critères importants. En général, la commission d'un agent oscille entre 3 et 5 %.
Lorsqu'il a mis son habitation en vente, en région liégeoise, Marc ne s'attendait pas à un tel afflux de coups de fil. Des acquéreurs potentiels ? Pas uniquement. « Je me fais harceler par les agences immobilières ! Elles n'arrêtent pas de m'appeler. Certains viennent même frapper à la porte de la maison. J'ai reçu tellement de propositions que je ne sais plus laquelle choisir. »
8.900 professionnels
Il semble lointain le temps où un vendeur se tournait vers son agence de quartier pour lui confier son bien. Aujourd'hui, Internet a élargi le champ des possibilités. Comment choisir au mieux son agent immobilier, parmi 8.900 professionnels qui officient en Belgique ? « Désormais, il y a des agences à tous les coins de rue !, regrette Miguel Cardon de Lichtbüer, président de l'Union des professions immobilières de Belgique (UPI). Beaucoup se lancent dans l'immobilier en imaginant qu'ils vont gagner beaucoup d'argent. Et beaucoup font faillite. Tous les agents ne sont pas sérieux. Il faut donc être attentif. »
Premier conseil : vérifier que l'agence en question est bien membre de l'IPI (Institut professionnel des agents immobiliers). Une inscription obligatoire, mais pas toujours respectée. L'Institut vérifie que les professionnels du secteur respectent les règles déontologiques en vigueur. En 2010, quelque 274 professionnels ont par exemple été radiés pour n'avoir pas souscrit d'assurance en responsabilité civile.
Un diplôme d'études supérieures
« Tout agent doit avoir un diplôme d'études supérieures ou avoir suivi trois ans de cours du soir, poursuit Miguel Cardon. Ensuite, il doit être stagiaire pendant un an, avant de véritablement devenir agent. Selon moi, c'est trop peu. Je conseillerais de se tourner vers des personnes qui ont davantage d'expérience et qui connaissent mieux le marché. » Mais solliciter des professionnels moins expérimentés peut également comporter un avantage : pour se constituer une clientèle solide, le nouvel agent sera sans doute enclin à redoubler d'efforts pour concrétiser une vente. Indépendant ou réseau, il faudra ensuite choisir. La première option présente l'avantage de la proximité, la seconde celui de la visibilité et de méthodes bien rodées. « Il faut se diriger vers des agences qui ont de l'expérience. Mais celles qui ont pignon sur rue ne sont pas toujours les meilleures », affirme le président de l'UPI. Tout dépend également de la spécificité du bien. Une villa de standing, par exemple, s'adressera à une clientèle particulière et donc à un agent spécialisé dans ce secteur.
Au-delà des questions d'expérience, le point crucial reste l'estimation du bien. Une estimation qui se doit d'être réaliste. « Certains vont donner des prix farfelus, uniquement pour obtenir le mandat ou pour augmenter leur bénéfice. Mais un bien trop cher ne se vendra pas. Le vendeur devra finalement baisser le prix et aura peut-être refusé des offres tout à fait acceptables. » Comparer les différentes estimations n'est jamais inutile. Sans se laisser séduire trop hâtivement par des montants très alléchants. « Et se méfier des estimations gratuites, ajoute Miguel Cardon. Faire une bonne estimation prend du temps et coûte donc de l'argent. »
En région bruxelloise
En région bruxelloise, il n'est pas rare d'opter pour un mandat non exclusif en confiant son bien à plusieurs agences en même temps ou en essayant de trouver soi-même un acquéreur. Une formule (forcément) peu appréciée par les agents et qui présenterait certains désavantages pour le vendeur. La valeur de son bien risque de varier selon les agences et, concurrence oblige, chacun se dépêchera de dénicher un acquéreur, sans nécessairement s'assurer de sa solvabilité.
Enfin, l'argument final qui déterminera le choix de l'agent immobilier sera sans doute sa commission. Chaque professionnel pratique ses propres tarifs et aucun barème n'est d'application. Le pourcentage peut varier au sein de bureaux appartenant au même réseau. « En Belgique, la coutume veut que la commission des agents soit de 3 %, précise Miguel Cardon. Certains réclament plus et cela peut se justifier. Mais pas au-delà de 4 à 5 %. Il faut rester raisonnable. » Contrairement aux idées reçues, ces honoraires peuvent parfois être revus à la baisse, par exemple si le vendeur consent à diminuer le prix de vente. « Certains agents pratiquent également des commissions inférieures à 3 %. Mais cela n'est pas sérieux ! Pour un service de qualité, le tarif doit être adapté. »
Source: Le Soir