Existe-t-il un bon et un mauvais styling immobilier?
Une tendance se dégage : le styling immobilier. Mais il y a une nette différence entre ce que l’on voit à la télé et ce que fait le styliste immobilier en Belgique. L’essentiel dans le styling immobilier, c’est qu’il donne un résultat qui tienne la route : un intérieur neutre, baignant dans une atmosphère agréable. Quels sont les pièges dans lesquels on peut tomber?
Le relooking total
Pour commencer, parlons d’un styling tout à fait extravagant. Le styliste immobilier vide la maison et remet l’intérieur complètement à neuf. Tous les meubles personnels sont remisés dans un entrepôt. On repeint les murs, on fait des photos magnifiques et voilà. Pour finir, les meubles et les accessoires pris en location sont rendus à la firme de location. On ramène les meubles d’avant et tout est remis à sa place d’origine. Mais sur l’annonce, ce sont les photos que l’on voit.
Ce qui ne tient absolument pas la route. Les acquéreurs potentiels qui viennent visiter la maison constatent qu’ils sont à la bonne adresse mais ne reconnaissent plus l’intérieur de la maison. Cela ne ressemble en rien aux photos de l’annonce. L’acquéreur commence donc la visite avec une énorme déception. Son enthousiasme pour la maison est éteint.
De fausses économies
Ensuite on a les agents qui pensent qu’ils peuvent procéder eux-mêmes au styling immobilier. On déménage les meubles, on cache le sale linge, on enlève les tapis sales et on accroche quelques tableaux banals sur les murs. Quelques plantes artificielles pour la déco que l’on transporte de pièce en pièce pour faire les photos. L’agent fait lui-même les photos. Pratique et avantageux, direz-vous.
L’agent qui procède lui-même au styling et à la photographie réalise de fausses économies. En effet, le stylisme immobilier et la photographie sont des métiers à part entière. Un styliste immobilier veillera à mettre en œuvre de bons angles de vue dans la maison, à instaurer une atmosphère neutre et à mettre en avant les atouts de la maison ; un bon photographe sait exactement comment il doit éclairer ses photos et comment veiller à ce que l’espace extérieur soit aussi visible. Il sait quand et comment utiliser un grand-angle. Un agent immobilier ne le sait pas toujours. Ce qui donne donc une présentation peu avenante de la maison. Mais quel est le bon plan alors
Tout en subtilité
Un bon styliste immobilier procède avec subtilité. Il transforme l’intérieur existant en un tout cohérent. Parfois en éliminant une pièce de mobilier, parfois en présentant les meubles autrement. Les effets personnels sont écartés sans pour autant créer des vides. Les coins sombres sont éclairés et toutes les pièces deviennent fonctionnelles. Dans une maison habitée, il faut donc parfois déplacer quelques effets pour les entreposer dans des endroits moins accessibles dans la maison. Bien entendu, le propriétaire peut les remettre en place après la session de photos, à condition de les dissimuler à nouveau lors des visites.
Le résultat est une maison agréablement agencée. Toutes les pièces et tous les atouts sont visibles, et il n’y a pas trop d’effets personnels pour distraire le visiteur. La maison incite enfin à la visite.
Les émissions télé consacrées à la déco
Si l’on considère les principes énumérés plus haut, certains émissions télé sur le sujet ne sont pas toujours des exemples à suivre. Comme en Flandre par exemple, le Huisdokter. A l’instar de tous les autres programmes, c’est l’audimat qui compte, et non la situation réelle. L’utilisation des couleurs et le choix des meubles et accessoires sont plutôt axés sur le styling des intérieurs et non pas vraiment le styling immobilier ; le budget disponible pour ce styling est toujours énorme. Ce qui n’est pas du tout réaliste, mais le programme contribue sans nul doute à faire connaître la profession de styliste immobilier. Donc, je ne me plains pas !
Nieuport:
Le salon et la chambre à coucher sont des exemples de styling d’intérieur
La salle à manger et la chambre à coucher affichent une atmosphère neutre et agréable
Auteur: Annelies van den Broek-Vermeulen - août 2011
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