L'art de la rénovation: Préférence pour le style moderne

Introduction

Ce projet de Bart Van Wijk alliait architecture d’intérieur et architecture tout court. Cet ancien immeuble commercial situé le long des canaux d’Amsterdam comprend cinq niveaux, autrement dit un fameux potentiel en termes d’espace. Comme plusieurs entreprises s’y étaient établies, l’ensemble était très cloisonné et les étages séparés les uns des autres.

Le principal changement demandé à Bart consistait à faire de ce bâtiment une maison familiale agréable, ouverte et lumineuse. Le propriétaire avait une nette préférence pour le style moderne, mais pour le reste, l’architecte recevait carte blanche.

Il devait néanmoins tenir compte du goût du propriétaire pour les innovations technologiques et de celui de son épouse pour un vrai vocabulaire architectural, les jeux de lignes, les perspectives et les formes aux proportions étudiées.

Avant

Ce majestueux édifice est situé le long de l’un des splendides canaux de la capitale hollandaise. Sa surface habitable gigantesque, répartie entre sous-sol, rez-de-chaussée et trois étages, était suffisamment grande pour héberger plusieurs entreprises.

Bart Van Wijk, architecte d’intérieur, se souvient très bien du bâtiment lorsqu’il l’a vu pour la première fois : très grand avec de nombreuses pièces, un peu dégradé, peu d’atmosphère et assez sombre. Par chance, l’environnement était très beau, ce qui procurait dans l’immeuble de belles perspectives extérieures.

Des entretiens préliminaires avec le maître d’œuvre, Bart ne voulait apprendre que le strict nécessaire. C’est toujours ainsi qu’il travaille. Il doit par exemple savoir s’il y a des enfants et si le projet doit être plutôt moderne ou plutôt classique. En se mettant à l’ouvrage sans plus d’information, il tente d’explorer les espaces à rénover sans préjugés.

Ensuite, en trois esquisses successives, il a exposé au propriétaire quelles étaient à son avis les possibilités. De cette façon, des choses auxquelles ce dernier n’avait pas pensé initialement ont une chance de lui venir à l’esprit. Les plans ont été examinés et commentés ; à chaque fois, le propriétaire a pu apporter des ajustements. Au bout du compte, les meilleurs éléments des trois propositions ont été versés dans le projet définitif.

Le propriétaire et sa femme avaient effectivement des enfants et, de plus, ils avouaient un faible pour l’art moderne. Ce sont les seules données qui ont guidé Bart dans toutes ses approches, qui, par ailleurs, divergeaient assez fortement. Dans l’une, les pièces étaient distribuées de gauche à droite dans l’immeuble. Un autre plan était basé sur une division entre avant-maison et arrière-maison. Les fonctions y étaient réparties d’avant en arrière, avec la cuisine tout au fond contre le jardin. Ce qui a le plus parlé au propriétaire lors de l’examen des projets, ce sont les différentes perspectives et vues jouant entre intérieur et extérieur. Le couple aimait l’idée de voir le jardin depuis le séjour et la cuisine à la fois. Le concept du vide central, qui apporte un flot de lumière à l’intérieur et crée de jolies perspectives entre les différents étages, leur plaisait également. L’ascenseur, qui fendait verticalement l’ancien bâtiment, pouvait en revanche disparaître.

Enfin, Bart devait tenir compte de l’intérêt du propriétaire pour la technologie et de la passion de sa femme pour les lignes, les perspectives et les proportions soignées.

Après

Après mise au point du projet définitif, l’immeuble a subi une métamorphose spectaculaire. Des volumes vides, des surbaissements et des surhaussements, des parois et des passerelles de verre ont été enchevêtrés comme dans une œuvre d’Escher en un fascinant labyrinthe. Murs, sols et plafonds ont été abattus pour créer un effet d’espace. L’immeuble a été quasiment déshabillé et entièrement repensé et regarni. Transparences et jeux de lignes horizontales et verticales forment un ensemble ludique et amènent à partir de la toiture de la lumière dans chaque pièce de chacun des cinq niveaux. Bart voulait ainsi en découdre avec la traditionnelle « pièce ». Au rez-de-chaussée, il prolonge les surfaces dans des espaces flottants sur des demi-niveaux, reliés par des marches et des passerelles. En même temps, ces espaces sont séparés les uns des autres et, là où c’est nécessaire, une certaine intimité peut régner.

Découvrez les images et tous les détails sur la réalisation de ce projet dans L'art de la rénovation 01.