L'art de la rénovation: Maisonnette à la côte

Cette maisonnette toute simple située à la mer possédait pas mal d’atouts. Sa propriétaire souhaitait la transformer en pied-à-terre à son propre usage, mais aussi l’utiliser comme bed & breakfast à certains moments de l’année. Il fallait donc créer beaucoup de l’espace sur une surface limitée, afin de pouvoir héberger plusieurs familles en même temps.

La maison se composait de deux parties indépendantes, séparées par une cour. À l’intérieur, l’espace était complètement morcelé en petites pièces et, à l’étage, une seule chambrette était utilisée.

Une rénovation énergique s’imposait, tant en ce qui concerne la forme que la répartition des fonctions. La propriétaire voulait un style réellement sincère, fidèle à celui d’origine. C’est pour cette raison que l’on a évité les tics technologiques et les prouesses architecturales.

Avant

La commanditaire de ce projet habitait depuis longtemps un penthouse à Anvers, jusqu’au jour où elle a eu le coup de foudre pour cette maisonnette à Nieuport. Elle savait néanmoins qu’il faudrait beaucoup de travail pour l’embellir. Son intention était d’y séjourner de temps en temps tout en gardant la possibilité de la mettre à la disposition de locataires. La maison se composait d’une partie avant et d’une partie arrière indépendantes l’une de l’autre. La superficie était assez limitée.

À Anvers, cette dame vivait dans un décor assez moderne. Pour sa seconde résidence, elle a choisi de préserver autant que possible le charme et l’authenticité des lieux. Tout y avait de la patine. La domotique et les gadgets contemporains ont donc été soigneusement évités. Il s’agit d’une maison modeste, dont elle souhaitait conserver le rayonnement et l’atmosphère typiques. Les volets, par exemple, s’ouvrent et se ferment manuellement. Dans ce cas, des considérations financières ont également joué. Et surtout, elle voulait quelque chose qui contraste avec son habitation anversoise. Dans ce projet, tout devait rester sobre et simple.

La propriétaire ne manque pas de goût. Elle a collaboré en personne à l’aménagement de son intérieur et fréquenté régulièrement les marchés aux puces pour y dénicher de jolis objets. Elle a également consacré du temps à aider les rénovateurs. Cette interaction a duré tout au long du processus. Par exemple, la propriétaire a déniché un lot de planches en hêtre où l’on faisait autrefois mûrir les fromages et sur lesquelles le contour des meules était encore visible. Le hêtre est idéal pour la cuisine dans la mesure où il ne dégage aucune odeur. La propriétaire a donc proposé des les utiliser pour en faire du mobilier.

Souvent, un style rustique est créé en additionnant diverses touches. Il s’agit ici d’une construction typique de la région, dont la propriétaire voulait avant garder l’originalité. L’expression « back to basics » résume bien sa démarche.
 

Après

L’avant et l’arrière ont été reliés par la cuisine. Celle-ci est à la fois intérieure et extérieure. La fenêtre présente en effet un volet que l’on peut rabattre et utiliser comme une large tablette. Cela permet d’avoir un contact direct avec ce qu’il se passe dehors lorsque l’on prépare le repas. À l’arrière, la toilette a été gardée à l’extérieur. L’ancien placard à balais, par contre, accueille aujourd’hui une douche d’appoint, bien pratique lorsque les hôtes sont nombreux.

La maison d’origine comptait de nombreux petits espaces, ce qui créait une sensation d’étouffement. Ce défaut a été résolu par l’abattage de quelques murs. La maison présentait aussi, sur la droite, un long couloir étroit qui la traversait de part en part. Il a été raccourci et élargi, si bien que l’on peut à présent y ranger les vélos. Les grandes fenêtres de la salle à manger ont été entièrement rénovées et agrandies de manière à renforcer le lien avec l’extérieur. L’escalier raide a été remplacé par un modèle ouvert situé dans le séjour, ce qui vient encore renforcer la sensation d’espace. On a utilisé pour cela du bois, que l’on a patiné pour le faire paraître plus vieux.

Les pièces de l’étage ont acquis une hauteur normale grâce à l’intégration de lucarnes. Un détail : les volets d’origine étaient ornés d’une feuille de trèfle. Le menuisier qui les avait fabriqués à l’époque a également sollicité pour les nouvelles lucarnes et y a à nouveau reproduit le motif trilobé. Les volets étaient peints dans un bleu typique de la région. Celui-ci a été réutilisé pour la nouvelle menuiserie.

Une série de matériaux demandaient également à être renouvelés. Ils l’ont été dans le respect de la personnalité du lieu, sans rupture de style. On a par exemple évité les fenêtres coulissantes en aluminium. Quelques murs ont été rejointoyés, puis chaulés. Cette technique fournit un résultat esthétique tout en présentant l’avantage de limiter le dégagement de poussière. Dans la salle de douche, on a travaillé avec du tadelakt, un autre matériau traditionnel et chaleureux.

La double porte a été réalisée en peuplier massif, un bois qui se rencontre dans beaucoup de maisons populaires. Ici, il a été utilisé brut, sans rabotage ni ponçage. L’effet ainsi créé s’accorde bien avec les murs enduits et le sol en béton.

Découvrez les images et tous les détails sur la réalisation de ce projet dans L'art de la rénovation 01.