Bâtir à bon budget: La simplicité pour ornement

Le maître d’ouvrage de ce projet voulait une petite habitation pour lui-même avec, éventuellement, la possibilité de partager un espace en plusieurs chambres si nécessaire. Avec ses 70 m² de surface bâtie et ses 120 m² de surface habitable, il s’agit assurément de l’un des plus petits projets du livre Bâtir en Belgique à Bon Budget.


Le maître d’ouvrage de ce projet désirait pour cette future «trois façades» un style sobre et contemporain ainsi qu’une abondance de lumière. «Il n’y avait pas vraiment de prescriptions de lotissement », raconte l’architecte, Tim Leonard. «Nous avons néanmoins pris la peine de demander l’autorisation d’installer une toiture plate. Les autorités locales auraient préféré un toit en bâtière, alors que de l’autre côté de la rue, beaucoup de maisons en ont un plat. J’ai dû leur démontrer les avantages de la compacité et l’intérêt d’éviter les déperditions de chaleur. Ils ont accepté, de sorte que nous avons pu créer la plus grande surface possible dans la plus petite enveloppe.»

Ouverture en direction du jardin

La façade avant de cette maison étant orientée sud, cela a été défi pour l’architecte de faire entrer le soleil dans les espaces de vie. Le maître d’ouvrage voulait aussi une ouverture suffisante en direction du jardin, situé à la fois latéralement et à l’arrière. Il n’avait pas d’exigences spécifiques concernant les matériaux, sinon qu’il avait jeté son dévolu sur une brique de parement foncée.
Avec ses 70 m² de surface bâtie et ses 120 m² de surface habitable, il s’agit assurément de l’un des plus petits projets de ce livre. La simplicité de l’architecture est l’ornement de cette maison. L’architecte est parvenu à créer un maximum d’espace habitable pour un budget minimum. Il a aussi conçu une habitation ouverte, baignant dans la lumière naturelle.

«Malgré les dimensions limitées, on s’y trouve toujours dans un grand espace ouvert. Pourtant, celui-ci est divisé en zones de vie par l’orientation des ouvertures: le séjour possède la sienne dans la façade latérale, la cuisine donne à l’arrière sur le jardin au moyen d’une grande fenêtre coulissante.»

La compacité

Une partie vitrée placée dans le toit, au-dessus de l’escalier, procure un supplément de clarté. Le palier vitré séparant le bureau, au-dessus du séjour, amène cette lumière jusqu’au cœur de la maison. Il renforce aussi le contact entre les pièces à vivre du rez-de-chaussée et le bureau de l’étage. «Nous avons conçu la façade avant fermée », explique Tim Léonard à propos de son projet. «Et nous y avons placé, en bas, le débarras et, à l’étage, la salle de bains. Si nous avons superposé le débarras, les toilettes et la salle de bains, c’est aussi pour des raisons économiques.» La compacité du plan est assurée par le placement de l’escalier dans le séjour, contre le mur; cela supprime les espaces de circulation séparés et préserve toute l’ouverture des pièces. En haut, l’espace bureau pourra être transformé en deux chambres supplémentaires «au cas où».

Maîtrise du budget

Pour respecter le budget donné, on s’y est pris de différentes manières. Le volume construit est resté très compact, ce qui a limité les dimensions et les portées. Le plan, très rigoureux, y a également contribué. « En groupant toutes les conduites et en limitant leur longueur, on parvient à éviter bien des frais inutiles. Un agencement intelligent des espaces est déjà un bon départ », souligne l’architecte. Le maître d’ouvrage et lui ont également choisi des matériaux sobres et uniformisés : une seule sorte de brique de façade, un seul détail de béton dans l’auvent qui surmonte la porte.

«L’escalier de béton a été réalisé sur commande et installé dès le stade du gros œuvre. Le lanterneau et le palier de verre sont des éléments un peu plus coûteux, mais ce sont des interventions fonctionnelles: elles permettent de mieux éclairer la partie mal orientée de l’habitation. On peut aussi épargner en limitant les gimmicks dans le projet et dans son exécution.» Le maître d’ouvrage a par ailleurs opté pour une méthode de construction traditionnelle, car elle garantit un plus grand choix d’entrepreneurs et, donc, de meilleurs prix. Enfin, il a réalisé pas mal de finitions lui-même, ce qui influence le poste de la main d’œuvre.

Questions énergétiques

Cette habitation EPB compacte est isolée en toiture de 16 cm de polyuréthane et dans le mur creux de 8 cm du même matériau. Lors de sa construction, on a veillé à éviter tous les ponts thermiques possible. En bas, l’habitation est chauffée par le sol, en haut, via des radiateurs. Le lanterneau est équipé de vitrage quatre saisons. Le maître d’ouvrage a choisi un système de ventilation simple (A, arrivée d’air par des grilles). L’orientation, peu favorable, a évité de devoir placer des protections solaires. 

Source: Bâtir en Belgique à Bon Budget