Economie

La cogénération en mode perso

En Wallonie, la cogénération domestique en est à ses balbutiements. Le créneau devrait se développer dans les années à venir.
Produire l’électricité et le chauffage de son habitation avec la même installation, ça s’appelle la "microcogénération". L’idée a de quoi séduire et commence tout doucement à creuser son sillon.


"Avant 2009, il n’y avait aucun modèle disponible sur le marché pour les particuliers. Mais depuis la fin de l’année dernière, une vingtaine de centrales ont été vendues par la firme qui les commercialise et la plupart des fabricants de chaudières commencent à développer ces machines. A Batibouw, on voit des prototypes sur de nombreux stands. De mon côté, je pense que la demande est là, je commence d’ailleurs à recevoir quasi quotidiennement des questions sur ce sujet", commente Annick Lempereur, la "facilitatrice cogénération" de la Région wallonne.

 

Récupération de la chaleur

Sur papier, le principe est assez simple : de la taille d’une machine à lessiver, le microcogénérateur est équipé d’un moteur à combustion externe (stirling), économe et silencieux, généralement alimenté au gaz1, qui va produire de l’électricité par l’intermédiaire d’un alternateur. La chaleur générée par ce processus est récupérée à l’aide d’échangeurs thermiques et utilisée pour assurer les besoins de l’habitation en chauffage et en eau chaude sanitaire. Un brûleur d’appoint permet, par ailleurs, de fournir le coup de pouce nécessaire en cas de forte demande.

 

Le coût d'un microcogénérateur

Le coût d’une telle installation - qui peut être raccordée sur le réseau de radiateurs existant - tourne entre 15 000 et 18 000 euros. Contrairement à d’autres technologies, ce ne sont pas les certificats verts qui en assurent la rentabilité (une microcogénération donne droit à 2 CV au maximum). "Pour une cogénération de qualité, toute la chaleur produite doit être valorisée. Mais la plus-value financière de la machine est essentiellement liée à la diminution de la facture d’électricité", explique notre interlocutrice. Quand elle ne sert pas à alimenter directement les appareils présents dans le bâtiment, l’électricité produite est, en effet, injectée sur le réseau. Le compteur tourne alors à l’envers pour la plus grande joie du propriétaire, chaque kilowatt-heure ainsi revendu lui rapportant actuellement 20 cents. La rentabilité sur le long terme étant évidemment fonction des fluctuations du prix du combustible utilisé et de l’électricité.

 

Dimensionner le système

S’il existe assurément une niche pour ce genre d’équipements, ils ne pourront pas être installés partout, observe encore Mme Lempereur. "A priori, il faut déjà que le raccordement au gaz soit disponible. Ensuite, dans un petit logement ou un appartement avec de faibles besoins en chauffage, ce n’est peut-être pas la meilleure solution. Idem dans une maison passive ou à très basse énergie dans la mesure où la machine sera trop puissante."

Il est donc essentiel de choisir un système dimensionné en fonction des besoins de l’habitation. "On considère qu’une puissance électrique d’un kW correspond à un usage résidentiel." L’objectif est de produire environ 3 000 kWh, alors que la consommation d’un ménage moyen en Wallonie avoisine les 3 500 kWh et que la durée de vie d’une telle installation est estimée à 50 000 heures.
Le calcul vaut donc la peine d’être fait, en particulier lors d’un chantier de rénovation.
 

(1) Des systèmes utilisant des pellets ou de l’huile végétale sont également en développement, qui devraient présenter des performances environnementales accrues.


Source: La Libre.be, le 29/9/2010
Auteur: G.T.

 

Ne manquez pas les dernières nouvelles de la construction!

Recevez nos mises à jour hebdomadaires pleines de conseils utiles sur la construction et la rénovation.

Souhaitez-vous lire cette brochure? Entrez votre adresse e-mail une fois