Réfléchir à la construction

Habiter sur 18 m2

Cette nouvelle maison de rangée située à Gand sert au maître d’ouvrage d’immeuble de rapport. Le but principal était donc de l’aménager en sorte que différents types de locataires puissent s’y sentir chez eux.
 


Souhaits et exigences du maître d’ouvrage

Le séjour a été placé au premier étage. De cette façon tant le rez-de-chaussée que l’étage supérieur peuvent être aménagés en chambres, si bien que deux amis peuvent par exemple partager les lieux. C’est aussi pour cela que, malgré la surface limitée, deux toilettes ont été installées.
Le lieu était autrefois occupé par des toilettes publiques ! Le maître d’ouvrage souhaitait que l’on y fasse « allusion », par exemple par l’emploi de pierre de taille en façade. Mais d’autre part, il demandait aussi que le prix ne grimpe pas trop. L’architecte a donc laissé tomber la référence à l’ancienne affectation… et cette maison est devenue le projet le plus économique présentée dans cet ouvrage.
Pour que la maison soit tout de même remarquable dans une rue bordée de maisonnettes de type ouvrier, l’architecte a soigné l’apparence de la façade. Le rez-de-chaussée a été revêtu de pierre de parement, l’étage de lattes verticales en bois. Celles-ci étant fixées à 3 cm d’intervalle, le soleil crée à sa surface un jeu d’ombres et de lumières. « La ville de Gand n’autorise en principe pas le bois en façade, par crainte qu’il ne s’abîme trop vite », précise l’architecte. « Mais nous avons tout de même eu le feu vert, car nous n’avons utilisé qu’une sorte de bois, durable et solide. »

 

Projet de l’architecte

La maison est bâtie sur une parcelle de seulement 18 m2. Le défi était donc d’utiliser au mieux ce mouchoir de poche. L’architecte a demandé et obtenu de l’urbanisme la permission d’agrandir jusqu’à 1,90 mètres de l’alignement arrière. Grâce à cela, l’escalier a pu être placé tout au fond du bâtiment et aucune surface habitable n’a été perdu. Jusqu’à 3 mètres de cette limite arrière, l’espace a pu être consacré au séjour. Au rez-de-chaussée, la maison est complètement fermée par les habitations mitoyennes. Via une fenêtre verticale percée au premier étage, la lumière naturelle pénètre tout de même dans la cage d’escalier ; « pour ne pas l’entraver, nous avons opté pour un escalier léger, sans limons », explique l’architecte.
Toujours pour gagner de l’espace, nous n’avons pas monté de murs latéraux. L’architecte s’est contentée d’utiliser le mur des maisons mitoyennes.
Attirer la lumière dans la maison pose souvent problème dans les rues étroites des villes. Pour pallier le problème, deux débordements ont été intégrés à la façade avant. Ils ont une double fonction : « D’une part, leur orientation permet de faire entrer la lumière naturelle dans l’espace à vivre, de l’autre, elles peuvent être utilisées à l’intérieur comme banquette, cela grâce à une structure d’acier insérée dans la façade. »

 

Maîtrise du budget

Des solutions créatives ont permis de maîtriser le budget sans pour cela économiser sur la qualité de vie. La construction n’a coûté au total que 53 375 euros. Le réemploi des murs mitoyens participe grandement à cet exploit. Pour les autres murs, on a principalement travaillé, en fonction du budget, avec des briques snelbouw. Cela a permis de limiter le coût du gros œuvre à 18 000 euros. Les travaux de toiture ont coûté près de 10 800 euros Le troisième plus gros poste a été celui de la menuiserie intérieure. Le maître d’œuvre y a consacré près de 9 000 euros.
Dans toute l’habitation, l’architecte a cherché à utiliser aussi peu de matériaux différents que possible. « La façade arrière a en partie été recouverte des mêmes ardoises que le toit, ce qui nous a permis d’obtenir un meilleur prix. »
À l’intérieur, on a souvent utilisé des matériaux tout simples. Pour le revêtement de sol, la préférence est allée à des plaques OSB fixées sur un lattis de bois. Le tout a été construit de manière à ce que le propriétaire puisse placer par la suite un revêtement de sol plus luxueux s’il le souhaite. En bas, le hall a été revêtu de pavés de béton simples et bon marché. Le choix de concevoir soi-même l’escalier a également bénéficié à la maîtrise du budget.

 

Question énergétiques

Le maître d’ouvrage, qui souhaitait construire une maison écologique, a dû y renoncer dès l’étape du projet pour des raisons budgétaires. Le nouvel objectif a donc été de travailler de la manière la plus sobre possible du point de vue énergétique. Façade antérieure et postérieure sont revêtues d’une isolation de 8 cm. Sous la toiture, celle-ci atteint 15 cm. Le sol du rez-de-chaussée a également été isolé. Les façades latérales, mitoyennes, ne le sont en revanche pas. « Nous aurions dû sacrifier de l’espace et le budget en aurait pâti », dit l’architecte. « Mais en principe, cela ne représente pas une grosse déperdition d’énergie dans la mesure où la maison est insérée entre deux habitations chauffées. Au point de vue sonore, ce n’est pas non plus un problème, car ces murs communs ont 20 cm d’épaisseur. »
Toute l’habitation est chauffée au gaz, avec un radiateur par pièce. Pour des raisons budgétaires, on a opté pour un système de ventilation naturelle. Des grillages discrets ont été insérés dans les châssis. L’air chargé d’eau des pièces humides – une toilette et une douche au rez-de-chaussée ainsi qu’une seconde toilette à l’étage supérieur) – est évacué vers le côté rue au moyen d’une conduite. Celle-ci débouche dans l’espace compris derrière le revêtement de bois, de sorte qu’il n’a pas fallu placer de grillage. Du vitrage à haut rendement a été appliqué à toutes les fenêtres. Les châssis sont entièrement en bois.
 

Copyright: Bâtir en Belgique à bon Budget
 

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